Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la Luftwaffe opérant en Italie, pays allié au Reich, dépendait en théorie de la Regia Aeronautica italienne. C'était en réalité une vue de l'esprit en raison des carences de l'aviation militaire italienne. Et c'est donc de manière régulière que les stratèges allemands guidèrent les unités transalpines devenues par la force des choses des auxiliaires (si pas des supplétifs) de la Wehrmacht. De 1940 à 1942, l'Italie constitua surtout une base d'opérations pour l'aviation allemande engagée dans des raids sur Malte ou l'Afrique. Après la perte en mai 1943 de la Tunisie, la Sicile et le continent italien se retrouvèrent en première ligne, devenant de réels territoires de guerre. Le Reich commença alors à se méfier de son instable allié redoutant une invasion de son pays. Après les durs combats de Sicile, la Luftwaffe se replia dans la botte italienne en luttant pied à pied. Le 8 septembre 1943 vit le changement de camp de l'Italie et l'aviation allemande eut fort à faire pour désarmer les unités de l'ex-allié et récupérer le matériel de la Regia Aeronautica. Cela tout en combattant en défensive face à un adversaire largement supérieur en nombre. Malgré cette totale infériorité numérique, les aviateurs allemands purent résister à divers chocs: Salerne, Anzio, les batailles de Cassino... bien que leurs effectifs en hommes et en appareils s'amenuisaient continuellement. De temps à autre, quelques détachements 'offensifs' (LG 1, JG 2, KG 76,...) purent être distraits vers le front italien mais ils ne demeurèrent que peu de temps. Rome tomba le 5 juin 1944 entre les mains alliées. Ce réel succès fut neanmoins éclipsé par l'annonce le lendemain du débarquement allié en France. Désormais, les fronts français (Normandie, Provence) allaient drainer toute l'attention ainsi que quasiment tout le potentiel de la Luftwaffe présent dans le sud et l'ouest de l'Europe. Ne restèrent ainsi dans le nord de l'Italie que quelques unités allemandes de reconnaissance ou d'appui au sol opérant en faveur des seules troupes au sol. Combattant à un contre dix, puis à un contre cent, les reliquats de la Luftwaffe furent contraints de se replier définitivement sur la défensive. La tentative d'équiper les unités aériennes de la RSI de matériel allemand pour suppléer au manque d'effectifs fut un échec et, en mai 1945, la Luftwaffe n'était plus qu'une peau de chagrin dans la péninsule italienne.
J. Louis Roba.