Texte manquant en page 06 :
19 juillet 1941.
Ce 19 juillet, la RAF en revient à sa tactique habituelle en envoyant en début d’après-midi trois Stirling protégés par une imposante escorte ; en principe sur la centrale électrique de Lille mais en réalité sur tout objectif d’opportunité aux alentours de cette métropole (Circus N° 51).
La JG 26 avait été mise en alerte en matinée, le Jafü redoutant de nouvelles attaques de navires. Les I. et III./JG 26 décollent en urgence pour contrer le raid aérien mais n’interviennent qu’après le largage de bombes alors que les trois bombardiers et les dix-sept (!) Squadrons de chasse entament leur chemin de retour. Des combats ‘mordent’ également sur l’espace aérien belge voisin car le Bf 109 F-4 du Lt Heinz Rahardt (2./JG 26) est abattu par des Spitfire à Becelaere près de Wevelgem. L’Allemand, quoique blessé, pourra sauter.
Le Stirling LS-C du N° XV Sq. est atteint par de la Flak près de Dunkerque...
EDITO :
Ce n° 78 de Batailles Aériennes clôt le travail de Jean-Louis Roba consacré à la « Non-Stop Offensive ». En lisant ces lignes, nous ne pouvons nous empêcher de comparer cette offensive aérienne avec les frappes qui se déroulent sans arrêt (non-stop !) sur la Syrie depuis des années maintenant. Or, malgré les très importants moyens utilisés par la RAF, la « Non-Stop Offensive » fut un échec que l’on peut qualifier de cuisant. Pourquoi ? Comme la Luftwaffe en avait fait l’amère expérience un an aupravant (lors de la Bataille d’Angleterre), toute offensive aérienne déclenchée sans aboutissement terrestre semblait vouée à l’échec. Elle ne faisait qu’altérer le potentiel des forces aériennes en présence sans déboucher sur un quelconque résultat. Assistons-nous à un scénario similaire en Syrie ? Peut-être, dans la mesure où les pays occidentaux n’ont guère les moyens de mettre en œuvre des forces terrestres capables de bouter les troupes de l’État Islamique hors des territoires dont elles se sont accaparés. La comparaison s’arrête certainement là. Néanmoins, on peut se demander si nos dirigeants ont « jeté un coup d’œil à l’histoire » avant de lancer nos avions dans ce conflit interminable sur la Syrie ou sur l’Afghanistan ; dans ce dernier pays, les frappes aériennes ne suffisent guère à ralentir la progression des Talibans.
Ainsi, la « Non-Stop Offensive » fut l’exemple parfait de ce qu’il ne fallait pas faire. La Royal Air Force subit de lourdes pertes pour rien ou presque alors qu’il eut mieux valu envoyer des squadrons en renfort sur les théâtres d’opérations extérieurs : la Méditerranée, le Moyen-Orient et bientôt le Pacifique ; tous ces endroits manquaient cruellement d’unités aériennes alors que le gros de la RAF combattait en Europe occidentale, lieu que la Luftwaffe avait littéralement déserté pour se transporter en Union Soviétique ! Et pourtant, les autorités britanniques en étaient parfaitement au courant...