Quand une famille française cachait des prisonniers en fuite.
À l'aide d'archives et de témoignages, Marie-Pierre Haem a retracé les destins croisés d'une centaine de prisonniers français, belges et hollandais évadés des stalags du IIIe Reich. Ceux-ci ont été accueillis par la famille Saint-Ghislain de Wattrelos de mai 1942 à janvier 1944. Louis et Madeleine, ainsi que leurs quatre filles, Marie-Madeleine (la mère de l'auteure), Jeannine, Marie-Paule et Marie-France vont en effet sauver ces soldats en fuite.
Louis, cheminot, était préposé à la visite en douane au triage et récupérait les évadés dans les trains tandis que Madeleine les hébergeait et les nourrissait. Ils restaient environ quatre jours chez les Saint-Ghislain avant de repartir chez eux (billet payé par la famille et les voisins), Les " fausses " cartes d'identité étaient fournies par la mairie de Roubaix ou de Tourcoing.
Louis a été dénoncé pour une récompense en janvier 1944, est allé en prison à Loos jusqu'en juillet, puis en camp de concentration à Beverloo jusqu'en septembre, avant d'être délivré par les Anglais. Madeleine est allée en prison puis a été relâchée. Marie-Madeleine (16 ans) a été plusieurs fois interrogée par les Feldgendarmes.