La campagne des Mariannes avance, pas à pas, caractéristique de cette campagne de conquête des îles dans l’immensité du Pacifique. Lorsque l’on compare la campagne des conquêtes japonaises de 1942 avec celle, américaine, de 1944, on peut légitimement penser qu’il était stupide de s’attaquer à d’insignifiants îlots. Toutefois, la campagne américaine peut être comparée à l’action d’un poignard planté dans un corps et destiné à en toucher le cœur. La campagne des Mariannes, en particulier, fut réellement entreprise pour mettre à disposition des bombardiers stratégiques de l’USAAF des terrains placés à distance raisonnable du Japon métropolitain dans le but d’y porter la guerre : il fallait détruire le potentiel industriel du pays et, dans un deuxième temps, casser le moral de la population. L’objectif américain de 1944 différait donc radicalement de la conquête nippone de 1942, plutôt destinée à débarrasser le Pacifique de la présence des «Blancs». C’est pour cette raison que les vastes territoires conquis en 1942 furent littéralement laissés de côté : il fallait planter le poignard et mettre hors d’état de nuire cet ennemi qui paraissait inébranlable et dont le fanatisme dépassait tout ce qui était jusque-là connu. Ce n’était que le début !
Bonne lecture et excellente année 2024 à tous,
Michel Ledet.
L’auteur nous a demandé d’inclure ce léger rectificatif concernant le précédent volume consacré aux Mariannes (BA 104) : Une erreur d’écriture s’est glissée dans le volume 3 (BA.105) de cette étude sur la campagne des Mariannes. À la page 93, le texte laisse à penser que le V-aml Kakuji Kakuta était au Japon le 14 juin au soir alors qu’il se trouvait dans son PC de Tinian depuis lequel, en liaison-radio avec la métropole, il s’efforçait de réunir et d’organiser les unités de renfort appelées à constituer le Hachiman Bûtaï. Le reste est inchangé. Il avait effectivement chargé le C-aml Keizo Ueno, « patron » des forces locales (61e Flottile), de la conduite des opérations aériennes, une conduite rendue impossible depuis Saïpan totalement dévastée et donc déléguée au CC Takashige Egusa et aux responsables des bases de Yap et Peleliu.