11 novembre 1918. La victoire inachevée … La France croit avoir gagné la guerre, elle n’a gagné qu’une paix précaire.
Ce constat dramatique est le point de départ d’un long chemin de croix qui va mener inexorablement le pays, vers le dénouement de juin 1940. Au fil des stations de ce chemin de croix, la France, en totale contradiction entre sa politique étrangère et sa politique de défense, va aller de désillusions en démissions, sans jamais prendre conscience qu’elle n’avait pas ou ne s’est pas donné les moyens de ses ambitions.
La déception du Traité de Versailles, l’arrogance des années d’occupation en Rhénanie, l’illusion du pacte de Locarno, le choix de la défensive alors qu’elle a accordé sa garantie à de nombreux pays avec lesquels elle n’a aucune frontière commune, la passivité face à la montée en puissance allemande, le manque de réaction suite à la neutralité belge, la démission de Munich, tout cela ne pouvait que conduire à une entrée en guerre mal préparée et mal gérée.
Lorsque le 10 mai 1940, l’Allemagne donne le coup d’envoi des opérations à l’ouest, l’armée française va accumuler les maladresses, amplifiant malgré elle les succès allemands. Pris dans le tourbillon de la fulgurante percée allemande, le commandement n’aura à aucun moment la possibilité d’inverser le cours des événements et les nouvelles calamiteuses vont s’enchaîner telle une tragédie grecque.