Pour les marins de la seconde moitié du XXe siècle, le nom de Commandant Robert Giraud évoque le bâtiment qui a servi de 1947 à 1977. D’abord, tender d’aviation embarquant des hydravions en Indochine, puis aviso basé à Diego-Suarez de 1956 à 1963, il termine sa carrière à Toulon puis Lorient comme bâtiment d’intervention sous-marine.
Ce livre tente de retracer la carrière du capitaine de corvette Robert Giraud du Poyet, né en 1899, qui entre à l’Ecole navale en 1918, dans l’Aviation maritime en 1924 comme observateur puis pilote en 1925. Il sert à Rochefort, Saint-Raphaël, Berre, Istres, Hourtin, et Karouba, revient au service général en 1931, comme canonnier sur le contre-torpilleur Lynx puis professeur à l’Ecole navale. Il commande l’escadrille 4T1 sur Latécoère 290 à Berre en 1935-1937, crée un service de la photographie aérienne à l’état-major de la Marine puis est nommé en juin 1939 comme officier puis commandant en second du contre-torpilleur Bison sous les ordres du capitaine de vaisseau Bouan. Le bâtiment navigue de Lorient à Dakar puis participe à la campagne de Norvège au printemps 1940. C’est au large de Namsos qu’il subit, le 3 mai 1940, une attaque aérienne de Junkers 87 Stuka qui sera fatale au navire. Le Bison est coupé en deux par une explosion. Sur un équipage de 263 hommes, 139 seront tués ou disparus.
Le capitaine de corvette Robert Giraud fait partie des victimes tout comme le capitaine de vaisseau Bouan.
Ces victimes ont droit à la mention Mort pour la France.
Robert Giraud s’est distingué à maintes reprises dans des opérations de sauvetage, en particulier au secours de l’équipage du cuirassé France en 1922 et par trois fois pour sauver des hommes d’hydravions accidentés. Il a lui-même subi en 1930, une mémorable dérive en
mer de 44 heures à bord d’un CAMS 37 de Karouba, échouant et se blessant gravement sur une côte rocheuse en Sardaigne.
Son amabilité naturelle, son sens de la camaraderie, son courage et son dévouement lui ont valu le surnom de Bon Gi, pour bon Giraud, sans que cela soit préjudiciable à son homonyme Paul Giraud, officier pilote de six ans son cadet.
Robert Giraud s’est marié en 1927 à Elisabeth Dupond. Ils ont eu trois enfants : Anne-Marie en 1928, Françoise en 1930, décédée en 1996 et Philippe en 1934.