Il a fallu plus de soixante ans pour que paraisse une chronique détaillée de la Jagdgeschwader 2, la deuxième escadre de chasse de la Luftwaffe. Cette unité qui opéra principalement en France fut l'une des plus célèbres et à ce titre, l'une des plus "couvertes" par les unités de propagande allemandes. Portant le nom honorifique de "Richthofen" dès 1935, l'escadre revendiqua de nombreuses victoires lors de la Campagne à l’ouest puis durant la Bataille d'Angleterre. Elle demeura en France quand la plupart des unités de chasse se déplacèrent vers le front soviétique au printemps 1941. La JG 2 reçut alors la tâche ingrate de défendre principalement l'espace aérien normand et breton (ainsi qu’une partie du ciel picard) contre les intrusions de l’aviation alliée et ce, jusqu’à l’été 1944.
Ce quatrième volume couvre dans le détail l’année 1943 avec ses combats acharnés contre la RAF et les incursions de plus en plus fréquentes des bombardiers quadrimoteurs américains dans le ciel français. La pression alliée s’accentuant, la JG 2 fut contrainte de délaisser progressivement ses aérodromes proches des côtes pour se replier à l’ouest de Paris. Elle en utilisa cependant de nombreux dont ceux de Beaumont Brest/Guipavas, Vannes/Meucon, Lille/Vendeville, Triqueville, Conches, Saint-André-de-l'Eure, Bernay, Gael, Octeville, Evreux, Poix, Vitry-en-Artois, Caen/Carpiquet, Calais/Marck...
Cet ouvrage aborde également les engagements aériens d’Afrique du Nord où une partie de la "Richthofen" fut envoyée suite au débarquement allié de novembre 1942.
En dépit des lourdes pertes subies par l’unité durant toute la Seconde Guerre mondiale, l’auteur a pu retrouver une centaine de vétérans de l’escadre qui, par leurs récits vivants et leurs documents personnels, donnent à cette chronique une dimension humaine qui ne manquera pas de toucher le lecteur.
"La première attaque est menée par l'arrière quasi à la verticale de Lorient. J'effectue deux passes contre un bombardier et touche ses deux moteurs droits d'où s'échappe immédiatement une épaisse fumée. Des morceaux de l'empennage et de la carlingue sont arrachés. Mon appareil vibre. L'hélice ralentit puis s'immobilise. J'aperçois notre aérodrome sur la gauche… mais à 7 000 mètres plus bas! Je glisse comme un gros planeur en sa direction. A sa verticale, mon altitude est encore de 3 000 mètres. J'effectue alors une courbe serrée…"