Les croiseurs de 10 000 tonnes ont été les bâtiments les plus emblématiques du renouveau de la flotte de guerre française au lendemain de la Première Guerre mondiale. En effet, faute de cuirassés neufs dans le programme naval, les sept croiseurs de 10 000 tonnes, conformes aux normes imposées par le traité de Washington du 6 février 1922 fourniront l'image de la modernité dans la ligne de bataille, au moins pour les années 1930. Au sein de nos escadres, ils montreront le pavillon en Atlantique comme en Méditerranée ou dans l'océan Indien pour certains, mais à l'exception de trois d'entre eux, leur carrière s'achèvera avec le pitoyable sabordage de Toulon, sans véritable épreuve du combat. De ces sept bâtiments : Duquesne, Tourville, Suffren, Colbert, Foch, Dupleix et Algérie, proches dans leurs caractéristiques générales, mais distincts par leur armement secondaire et surtout par leur protection, nous avons déjà écrit sur les deux premiers. Il restait donc, pour les lecteurs curieux d'histoire comme de technologie navale à aborder ce noyau central que forment les croiseurs Suffren, Colbert, Foch et Dupleix. Nous vous proposons de le faire à présent, avec ce tome I qui traite les deux premiers Suffren et Colbert.