Ce 4éme épisode de la série des B29 sur le Japon illustre parfaitement l'adage "à mêmes causes, mêmes effets". Au grand dam du haut commandement américain, le remplacement du Brigadier-Général Hansell par le Major-Général LeMay, "Le fonceur", qui a redynamisé l'acteur du XX Bomber Command sur le front Chine-Birmanie-Inde, ne se traduit par aucune amélioration pour ce qui est de celle du XXI Bomber Command.
De la fin janvier, date de sa prise de fonction, au début mars 1945, Curtis LeMay est confronté au même problème insoluble que son prédécesseur jusqu'à ce que la solution lui soit soufflée par l'État-Major de la 314th Bomb Wing.
Dans le camp adverse, l'inefficacité des raids diurnes à haute altitude est tout naturellement imputée à l'action ces chasseurs du Bōeï Soshireïbu alors qu'il n'en est rien.
Comme dans les volumes précédents, l'auteur énumère les raids du XXI Bomber Command, dans leur ordre chronologique, toujours avec le même souci de détail et sans omettre le point de vue japonais.
Les fans d'aviation Impériale trouveront en annexe une présentation des groupes de chasse de l'armée et de la marine spécifiquement affectée à la lutte contre les B29.
Edito :
Voici la quatrième partie du formidable travail qu’a préparé Bernard Baéza sur l’action des “Super Fortress” sur le Japon. Contrairement à ce que beaucoup pensaient (et pensent toujours), ces bombardements ne furent guère chose aisée pour les Américains. Nous avons pu découvrir toutes les difficultés très particulières qu’imposèrent ces raids et en particulier celui du manque de fiabilité des moteurs du B-29. Malgré une technologie très avancée et de gros efforts, le motoriste fut incapable de résoudre complètement ce problème. Et lorsque l’on découvre la liste des victimes dues à ce seul avatar, on se demande comment les équipages pouvaient encore ne pas se décourager et surtout, comment le commandement pouvait accepter qu’une telle situation perdure. La situation s’améliorera peu à peu mais ce souci de moteur demeurera, telle une épée de Damoclès, dans l’esprit des équipages décollant des Mariannes à bord des B-29.
Les civils japonais s’attendaient au pire et ils l’auront peu après : leurs “villes de bois et de papier” vont subir de terribles dommages, à commencer par la capitale, Tokyo, dont des quartiers entiers seront rasés. Si au départ il fallait détruire les objectifs industriels, la sauvagerie subie par les forces américaines dans les différents combats de cette guerre du Pacifique convaincront le commandement américain de s’en prendre au Japon, à la nation japonaise toute entière ! il sera désormais beaucoup moins difficile de larguer les bombes sur les larges territoires des villes japonaises que sur des usines ou autres complexes industriels disséminés près des grandes villes.
Comme vous avez peut-être pu le constater, malgré le Covid-19, Lela Presse a décidé de poursuivre le travail et de mettre en vente ses magazines. C’est un pari risqué vu les mesures de plus en plus contraignantes de confinement. Mais il nous a été difficile de procéder autrement dans la mesure où deux sur trois des magazines étaient à l’impression, ainsi qu’un hors-série Avions. Nous ne pouvons donc compter que sur l’obstination de nos lecteurs pour que ces ventes nous permettent de continuer. Dans le cas contraire, il nous faudra mettre notre activité en sommeil durant le temps nécessaire. Alors ne vous découragez pas et surtout, portez-vous bien, ne prenez aucun risque ! Bonne lecture. Michel Ledet.
On en parle dans la presse et sur le web :
- En période de chasse pour les américains & co, les Mariannes furent une sorte de stand de tir aux pigeons japonais version balltrap pour Hellcat, du côté japonais après un passage à vide express et au vu de l'arrivée des B-29 ce fut un tir "à la grosse dinde" en utilisant il est vrai des techniques de chasse assez discutables mais bien dans l'esprit samouraï local...Banzaï Banzaï...ce qui se traduit pour les USAAF que thankgiving eut un petit air de cauchemard en cuisine...
Bernard Baéza nous livre ici le quatrième opus de la saga sur superfortresse face aux jap's, pas très réjouissant pour les équipages qui en plus d'un adversaire très coriace durent faire face à des problèmes techniques conséquents rencontrés par des B-29 pas très au point et en gros, pas vraiment fiable, des avions projetés dans un environnement des plus hostiles qui soit...
Le bilan est assez mitigé et c'est donc le déroulé de ces événements que vous retrouverez dans ce n°92 de Batailles Aériennes...avec outre les récits et détails des missions, quantité de documents inédits sur les appareils et les équipages qui pour certains avaient fait des tours d'opérations en Europe...Poignant et émouvant que les histoires d'équipages jetés dans une tourmente pas si pacifique que cela !... © Marc Debeer - Fleuves & Canaux.
- 4e épisode, sous-titré : les débuts du XXI Bomber Command aux Mariannes.
Décidément cette série contribue bien à « casser le mythe » tant des B-29 « merveilles de technologie » que des courageux « aigles sauvages » de la défense nippone. Les américains continuent d’affronter avec autant de difficulté la météo (hivernale maintenant), les pannes moteurs et autres problèmes technologiques du B-29 tandis que les japonais sont tout aussi gênés par la météo (quelques missions où les américains , ne voyant pas la cible à cause des nuages visent au radar et mettent à côté tandis que les japonais, également pour cause de météo ne peuvent décoller). Les Japonais, ont par ailleurs, toujours beaucoup de difficultés à atteindre l’altitude de vol des B-29 et mettent donc en service de nombreux appareils à canons obliques (qui semblent efficaces) ou mettent en opération des appareils allégés, sans blindage et de toutes manière peu maniables à ces hauteurs (le Ki 61 à 10 000 m semble assez « raide » selon les témoignages… on est loin de l’A6M2 ou du Ki 43 de 1942 virevoltant autour des avions alliés) qui finissent par percuter plus ou moins volontairement les B-29...avec des succès mitigés (les moteurs du B-29 ne sont pas à la hauteur, mais au vu des photos publiées ici, la cellule, elle sait encaisser et deux moteurs arrachés, même du même côté, n’empêche pas la Super-Fortress de rentrer à la maison. Ceux qui semblent ne pas être à la hauteur, au vue de « l’immensité du Pacifique » ce sont les secours en mer et l’on ne compte plus les témoignages de B-29 disparus sans laisser de trace…
Les 15 dernières pages sont consacrées à de brefs historiques des unités japonais qui se retrouvèrent à devoir « tuer les dragons » (B-29) avec planches d’insignes de queue.
Conclusion : ce 4e épisode est en tout point conforme aux attentes de cette série aux multiples rebondissements… © Modelstories 2020