Au sommaire de ce N°116 :
- La guerre des Malouines IV - 26 mai - 15 juin 1982 : Objectif Port Stanley.
- DECIMA FLOTTIGLIA MAS. Les SLC - 1ére partie.
- EXOCET, le missile français qui pouvait renverser le cours de la guerre des Malouines.
- Les LCI(L) en Indochine, 1946-1955 (V).
- Le CVN-74 USS JOHN C STENNIS
- Les Actualités Chaotiques
Edito :
Au revoir Lionel ! Nos vacances estivales s’achevaient paisiblement et nous nous préparions à « reprendre le collier » pour une nouvelle « année ». Nous ne nous doutions pas que ce serait sans toi Lionel ! Nous maudirons longtemps cet appel téléphonique du samedi 24 août, quand Annie, son épouse, nous a appris le décès de Lionel Labeyrie, survenu la veille en soirée. Nous nous étions rencontrés à la fin des années quatre-vingts, à Paris, grâce à un ami commun, maquettiste, comme nous. Nous avons immédiatement sympathisé mais je ne me doutais pas alors que notre rencontre marquait le début d’une future et longue collaboration doublée d’une amitié et d’une fidélité sans faille. Quelques années plus tard, à un tournant de ma vie professionnelle, je lui demandai de dessiner la première couverture du magazine Avions, alors en cours de création : « Oui, ça me touche beaucoup que tu me demandes ça… ». C’était la première des 231 couvertures que Lionel allait dessiner pour ce magazine. Sa collaboration ne s’est pas arrêtée là : couvertures pour horsséries ou livres, personnages pour Batailles Aériennes et Navires & Histoire, portraits occasionnels dans Avions. Une « masse » de dessins qui constituent sans aucun doute une œuvre assez remarquable, tout aussi unique en son genre ; peu de magazines ou revues ont sans doute travaillé si longtemps avec le même dessinateur. Et tout cela en toute humilité, avec beaucoup de sensibilité car Lionel était un véritable artiste. L’élaboration des dessins amenait toujours des discussions, des remarques, une demande de documentation précise. On peut affirmer que ses dessins reflétaient son caractère, son humeur au moment précis où il les exécutait. Je les attendais toujours avec impatience, malgré la régularité presque devenue routine (je n’aime guère ce mot). La vie d’une société, qui plus est de taille réduite, n’est guère simple mais son amitié et son soutien se sont toujours affirmés dans les pires de nos difficultés. Je pensais que nous terminerions ensemble ce que nous avions commencé et je n’imaginais même pas devoir écrire ces lignes. Mais des choses terribles se produisent dans une vie et Lionel n’a guère été épargné, loin s’en faut. Le départ de son fils l’a terriblement marqué et sa vie en fut irrémédiablement bouleversée. Professeur aux Beaux-Arts de Bordeaux, nul doute qu’il trouvait encore beaucoup de plaisir à dessiner et l’idée d’abandonner les couvertures d’Avions, un temps évoquée, l’a rapidement quitté : il voulait rester sur le chemin avec nous. Toutefois, les ennuis de santé accumulés ces derniers temps l’ont épuisé et ont surtout annihilé son grand sens de l'humour et sa volonté de lutter. C’est ainsi qu’il s’en est allé, ce vendredi 23 août. Nous allons désormais devoir faire sans toi Lionel et Avions comme Navires et Histoire ne seront plus jamais les mêmes magazines. Ce dessin de couverture qui le caractérisait tant disparaît avec toi, de même que ces planches d'uniformes si soignées et si détaillées et dont nous publions l›ultime opus dans le présent numéro. Merci pour tout , bon vol, et douce croisière, nous ne t’oublierons jamais. Toute l’équipe Lela Presse se joint à moi pour présenter à Annie nos plus sincères condoléances. Michel Ledet.